« Aux haies citoyens ! » L’école de Ronfeugerai à la ferme de la Ribardière

Pour la 2éme année consécutive, le CPIE des Collines normandes poursuit les plantations de haies avec le public scolaire dans le cadre du projet « Aux haies citoyens ! ».

 Après les écoles de la Ferté-Macé, d’Athis de l’Orne et prochainement de Landigou ou de Bazoches-au-Houlme, c’était au tour des deux classes de l’école de Ronfeugerai de participer à un défi de taille !

Planter un linéaire de 100 mètres…

La plantation a eu lieu chez un agriculteur de la commune d’Athis, Christophe DAVY de la ferme de la Ribardière. Outre la production laitière et cidricole en agriculture biologique, la ferme dispose d’un accueil sous forme de camping à la ferme.

Soucieux de conserver l’entité bocagère sur son espace de travail, Christophe Davy œuvre régulièrement à la plantation et à la conservation du linéaire bocager. Cette année, ce seront plus de 2 km de haies qui seront plantés avec le soutien de Flers Agglo et de la SCIC Bois-Bocage énergie.

Ce vendredi 11 décembre, une quarantaine d’élèves de CE2/CM1/CM2 ont apporté leur contribution et leur énergie en plantant une haie, sur une longueur de 100 mètres, à l’entrée de l’exploitation.

 

… en incluant deux démarches !

Contrairement aux haies précédemment plantées avec des scolaires, qui étaient composées d’essences locales et bocagères, cette haie présente deux caractéristiques majeures !

 La première est que Christophe Davy a intégré cette haie dans une réflexion globale sur son exploitation agricole en souhaitant anticiper le réchauffement climatique, déjà observé depuis quelques années. Pour répondre aux étés plus chauds et aux prairies davantage « grillées » en cette période, l’idée a été de planter davantage d’arbres pour limiter le dessèchement des sols et offrir un « parasol naturel » au bétail.

Les essences seront aussi, et avant tout, fourragères afin de proposer au bétail un complément alimentaire. Celles-ci ont été choisies à partir des résultats des études menées en Lozère depuis quelques années qui ont amené l’exploitant à privilégier du mûrier blanc, du frêne élevé, de l’Orme champêtre, du Saule des vannier et du Tilleul à grandes feuilles. Le mûrier blanc ayant la particularité d’offrir un taux de MAT élevé (MAT pour matières azotées totales, qui représente la teneur en protéines et en acides aminés) et de supporter la taille (soit sous forme de cépée, soit sous forme d’arbre têtard).

La deuxième particularité est que les arbres ont été organisés et plantés selon les principes de la démarche artistique de Joël Auxenfans : « organiser des bandes de 10 mètres de long avec une seule essence : entretenue, valorisée et regardée, utile à l’écosystème, la haie est alors assumée comme artefact et devient un support qui interpelle les publics dans l’espace et dans le temps, sur les enjeux esthétiques et climatiques ».

Joël Auxenfans est né en 1962. Il s’est fait connaître par des oeuvres (incluant le végétal et de grandes dimensions), toujours déterminées par une intention proprement artistique, tout en étant aux limites du travail de paysagiste : un projet sur le fil du paysage entre peinture et nature.