
Le 25 novembre dernier s’est tenue à Poitiers la journée nationale sur l’étude des écrevisses en France, notamment grâce à la méthode basée sur l’ADN environnemental (ADNe). Cet évènement était organisé par l’Université de Poitiers, l’Office français de la biodiversité et le bureau d’étude SCIMABIO Interface.
L’objectif ?
Présenter de nouvelles technologies basées sur l’utilisation de l’ADNe (matériel génétique libéré dans tout milieu naturel par les êtres vivants, par exemple les déjections). Cette méthode peut être utilisée pour l’étude des écrevisses et leur application dans la gestion des milieux aquatiques. En effet, cette méthode permet de tester la présence de plusieurs espèces d’écrevisses, dont l’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes ; espèce protégée au niveau national). Un échantillon d’eau est prélevé dans une partie d’un cours d’eau pour en extraire l’ADNe. L’ADN de l’espèce est ensuite recherché. Si le test est positif pour une espèce, il est tout de même nécessaire de retourner prospecter le cours d’eau. Cela permet de déterminer l’abondance et la répartition spatiale de la population.
Les avantages de cette technique
Une étude ADNe permet donc d’opérer une détection à large échelle spatiale (ex.: bassin versant), notamment des secteurs de cours d’eau propices à la présence des écrevisses, pour un coût de plus en plus raisonnable et sans avoir à les prospecter entièrement à pied. La prospection à pied demande en effet des moyens importants et présente le risque de perturber le milieu. De même, l’étude ADNe permet de détecter la présence de la peste de l’écrevisse, aussi appelée aphanomycose, un champignon pathogène létal pour l’écrevisse à pattes blanches. Les écrevisses exotiques envahissantes, telles que l’écrevisse du Pacifique (Pacifascatus leniusculus ; voir la photo) sont porteuses saines.
L’ensemble des intervenants a ainsi partagé leurs expériences de recherche et de terrain sur le suivi des populations d’écrevisses. Ces personnes ont présenté la méthode ADNe et d’autres plus classiques. L’ensemble de ces informations vont ainsi alimenter tout le travail opéré par notre structure sur ces espèces. Par exemple, une meilleure connaissance des populations d’écrevisses à pattes blanches dans les sites Natura 2000, afin d’améliorer leur protection.


