En 2022, le CPIE Collines normandes a lancé son réseau local de l’Observatoire Agricole de la Biodiversité (OAB), un programme national de sciences participatives sur l’étude de la biodiversité agricole. En 2023, 8 exploitations agricoles présentes sur les territoires d’action du CPIE, et engagées dans ce réseau, ont ainsi choisi de mettre en place un ou plusieurs des 4 protocoles proposés dans le cadre de ce programme, sur leurs parcelles, à savoir :
- les placettes ”vers de terre” (7 parcelles au total),
- les nichoirs à abeilles solitaires (5 parcelles)
- le transect “papillons diurnes” (5 parcelles)
- les planches à invertébrés du sol (5 parcelles).
Plusieurs milliers d’organismes ont ainsi été observés directement, ou indirectement dans le cas des nichoirs à abeilles solitaires, dont le principe est de déterminer le groupe d’espèces présentes localement, selon le matériel utilisé par les espèces pour boucher le tube après y avoir déposé leurs œufs : feuilles coupées pour les abeilles mégachilles, ou de la boue pour les osmies maçonnes, par exemple.
Par ailleurs, certaines exploitations ont voulu comparer des parcelles en culture et en prairies, afin de pouvoir évaluer l’influence de la gestion agricole sur la biodiversité locale, selon les protocoles choisis :
- Comparaison des communautés de vers de terre entre une parcelle de prairie permanente et une parcelle de blé au stade semis : bien que les 3 grands groupes fonctionnels de vers de terre étaient présents sur les deux parcelles (épigés, anéciques et endogés), un total de 114 individus a été observé dans la prairie permanente, contre 41 dans la parcelle de blé ! La faible couverture du sol et le labour dans la parcelle de blé pourrait expliquer, entre autres, cette abondance totale plus faible, par rapport à celle observée dans la prairie permanente.
- Comparaison des communautés de papillons diurnes entre une parcelle en pépinière et une parcelle de prairie. Résultats = 36 individus de 6 espèces différentes observées dans la parcelle de la pépinière contre 58 individus pour 9 espèces observées dans la prairie.
L’ensemble des données collectées en 2023 sera bientôt déposée dans la base de données nationale du programme, pour permettre d’étudier les effets de l’agriculture sur la biodiversité à grande échelle. En 2024, le réseau va s’agrandir en termes de nombre d’exploitations engagées et de nouvelles observations seront donc réalisées pour continuer de mieux connaître notre biodiversité agricole locale et ainsi mieux la protéger.