Coup de chaud pour les écrevisses à pattes blanches ?

Cette année, la sécheresse estivale fut intense et a eu beaucoup d’impacts sur les écosystèmes de notre région, en particulier sur les milieux humides. En effet, l’assèchement des cours d’eau, l’augmentation de la température de l’eau, et donc la diminution de sa teneur en oxygène, ont engendré par exemple la mortalité importante des poissons.

Dans ce contexte, le CPIE Collines normandes a opéré un suivi des populations d’Écrevisse à pattes blanches (nom scientifique : Austropotamobius pallipes). C’est une espèce indigène, c’est-à-dire, que l’on retrouve naturellement dans nos cours d’eau. Elle est d’intérêt communautaire et présente sur les deux sites Natura 2000 du « Bassin de la Druance » et du « Bassin de la Souleuvre ».

Pour suivre ses populations, des prospections diurnes et nocturnes ont été organisées cet été et cet automne pour mesurer l’état des petits cours d’eau de ces deux sites où l’Écrevisse à pattes blanches est encore présente, puis de confirmer cette présence encore effective suite à la sécheresse par l’observation d’individus. 

Des résultats encourageants

Globalement, les cours d’eau concernés en tête des bassins versants de la Druance et de la Souleuvre ne se sont pas totalement asséchés cet été. Dans chacun d’eux, des écrevisses à pattes blanches ont été observées. Cependant, un suivi quantitatif (nombre total d’individus) de ces populations sera opéré en 2023 afin de mesurer, à plus long terme et plus précisément, les effets de cette sécheresse.

Rappelons que ce phénomène est amené à être de plus en plus fréquent et intense dans le contexte des changements climatiques, et représente donc une menace de plus pour les populations d’Écrevisse à pattes blanches. Elles sont vulnérables à cause de la dégradation de leurs habitats par les activités anthropiques telles que les pollutions chimiques et l’envahissement par les espèces d’écrevisses exotiques envahissantes.