De nouvelles pistes de recherche sur la mulette perlière en Normandie

Au cours de l’année universitaire 2023-2024, Freddy, animateur, guide pêche au CPIE, et intervenant également sur le Plan national d’actions en faveur de la mulette perlière, a réalisé une année de formation à l’Université de Caen. Le but ? Se former et monter en compétences sur l’étude des territoires au travers de leur contexte géographique, paysager et environnemental.

Partagé entre trois sites universitaires (Université de Caen, La Hoguette et le Lycée agricole de Sées), il a terminé son année par un stage de 4 mois au sein du CPIE sur… la mulette perlière !

Et quel rapport entre la géographie et la mulette perlière ? Au cours des derniers mois, Freddy s’est penché sur le lien entre les milieux favorables à la mulette perlière et le contexte géographique d’un territoire : celui du bassin versant.

La question qui ressort de cette étude est la suivante : Comment pré-identifier des secteurs non prospectés à ce jour, ou l’ayant été il y a plusieurs années, semblant favorables à l’espèce sur la base de données géographiques (occupation des sols, géologie, pentes, climat, etc.) et d’observations de terrain ?

L’ADN environnemental pourrait nous apporter des réponses. En pré-identifiant des secteurs favorables, des prélèvements pourraient être réalisés. Si de l’ADN de mulette est trouvé, cela voudrait dire qu’il y a bel et bien des individus dans ces secteurs ! De nouvelles prospections pourraient alors être envisagées pour en savoir plus sur leur répartition.

L’ADN environnemental c’est quoi ? L’ADN environnemental, ou ADNe, correspond à des fragments d’ADN libérés dans l’environnement (cellules de peau, crottes, salives, etc.), et, même s’il a tendance à se dégrader rapidement, il laisse des traces ! En échantillonnant des portions de cours d’eau, et en comparant les différentes séquences d’ADNe à une base de données, des experts sont capables de lister les espèces présentes dans le cours d’eau.

Localisation des cours d’eau à mulette perlière en Normandie, récents et historiques. 

Cette nouvelle méthode d’inventaire complémentaire a beaucoup évolué au cours des dix dernières années : sur une portion de cours d’eau d’environ dix kilomètres, un échantillon peut permettre la détection de nombreuses espèces, dont les bivalves ! Cette méthode est bien pratique pour repérer les espèces des cours d’eau, souvent bien discrètes.

La technique restant coûteuse, le stage de Freddy a permis, par l’étude de secteurs connus comme l’Airou et la Rouvre, de mettre en avant les critères géographiques permettant des conditions favorables au bon développement de l’espèce. Parmi eux, la topographie du bassin versant et l’occupation des sols. Affaire à suivre !