
À l’heure actuelle, la mulette perlière est connue sur quatre cours d’eau en Normandie : l’Airou, la Halouze, la Rouvre et le Sarthon. Ces derniers sont d’ailleurs suivis dans le cadre de la déclinaison régionale du Plan national d’actions en faveur de l’espèce.

Mais, est-elle présente sur d’autres cours d’eau normands ?
De manière générale, la mulette perlière, comme la plupart des espèces de grands bivalves d’eau douce (les naïades), n’est pas aisée à inventorier : sa détection est difficile et chronophage.
En ce sens, une méthode d’inventaire complémentaire a été développée : la recherche d’ADN environnemental (ADNe). Il s’agit d’une technique qui vise à isoler des fragments d’ADN que l’espèce échange avec son milieu (fécès, gamètes, poils, etc…) puis à les comparer à des bases de références d’espèces.

Grâce au soutien de la DREAL Normandie, le CPIE a pu mettre en œuvre cette méthode d’inventaire sur neuf cours d’eau de la région. Le choix de ces cours d’eau s’est basé sur une étude préliminaire visant à identifier les cours d’eau offrant des potentialités d’accueil (présence historique de l’espèce, affluent d’un site connu, avis d’experts) et offrant un contexte géographique favorable (analyse de l’occupation des sols notamment). Enfin, des prospections de terrain nous ont permis de définir nos 24 sites de prélèvement.
Les prélèvements se sont déroulés au cours de l’été, entre le 11 et le 31 juillet, lorsque les niveaux d’eau sont plus bas avec une concentration d’ADN plus importante.
La manipulation consiste à filtrer, grâce à une pompe péristaltique, l’eau de la rivière durant 2 fois 30 minutes. Les filtres sont ensuite remplis d’une solution de conservation puis stockés avant envoi au laboratoire.
Les résultats sont attendus d’ici trois mois. Outre la présence/absence de la mulette perlière, cette opération apportera également des informations précieuses sur la présence éventuelle d’autres espèces de bivalves d’eau douce sur les cours d’eau testés.